Auprès des siens, Thibaut continue de se battre
Le jeune leucémique de Douvres la Délivrande, près de Caen, vient de rentrer chez lui après sa greffe de moelle osseuse et deux mois en chambre stérile à Paris. Sa mère veut continuer à mobiliser les donneurs.
Passer Noël à la maison, en famille, une coutume ordinaire pour la plupart d'entre nous. Qui a pourtant revêtu un relief particulier pour Thibaut, 12 ans,. Ce jeune garçon de Douvres la Délivrande au nord de Caen, est atteint d'une leucémie. Maladie qui l'a obligé à passer ces deux derniers mois à l'hôpital Saint-Louis de Paris. Il n'a retrouvé le domicile familial que la veille du réveillon de Noël.
Après plusieurs séances de rayons et de chimiothérapie, est intervenue le 13 novembre, la greffe de moelle. Qui s'apparente plutôt à "une transfusion sanguine", explique Thibaut en montrant la petite poche vide du précieux liquide injecté dans ses veines.
La moelle osseuse, prélevée dans le bassin d'un volontaire est une substance qui permet au sang du receveur de se regénérer. Thibaut et sa mère, Sandrine Louvirer, ont "rédigé une petite lettre pour le donneur anonyme, que les médecins lui remettront".
Sous une bulle stérile
Greffé, le petit malade ne doit pas baisser sa garde face à la leucémie. Il est hospitalisé sous une bulle stérile : un espace derrière un rideau, en surpression d'air permanente pour éviter que des germes ne s'y introduisent. Les défenses immunitaires du malade se retrouvent en effet à zéro. "On y pénètre que par un sas, avec tenue stérile, charlotte, masque , chaussures adaptées, gants..." raconte sa mère. Elle s'était installée dans un hôtel, près de 'lhôpital parisien, pour passer chacune de ses journées au côté de son fils. Après la greffe, "je regardais la télé, confie Thibaut, et j'ai continué à suive mes cours de cinquième, envoyés par mon collège". "Et tu dormais beaucoup, parfois plus de vingt heures par jour !" ajoute sa maman.
Diarrhées, ganglions douloureux, fibroscopie... Le séjour fut souvent éprouvant. Une complication est arrivée au bout de trois semaines, appelée GVH, qui a eu notamment pour conséquence de lui démanger les oreilles. Mais qui annonçait que sa moelle osseuse se remettait au travail.
800 nouveaux donneurs.
L'hospitalisation a aussi apporté ses moments de joie à Thibaut : "Des clowns venaient deux fois par semaine. Et puis, j'ai rencontré la cousine de Cauet, qui est infirmière, très douce. Et Dan, le Marseillais, mon infirmier, il etait vraiment cool."
Mais rien ne vaut le cocon familial, auprès de sa mère et de sa soeur, à Douvres. Le jeune leucémique devra attendre quelques mois avant de retourner à l'école. Et prend toujours des précautions. " Le mot d'ordre, c'es hygiène et alimentation surveillée" rappelle sa mère.
De son côté, elle pousuit le combat pour inciter les gens au don de moelle osseuse : "En 2009, je souhaite monter une antenne de l'association Laurette Fugain sur Caen." La mobilisation autour de Thibaut mais aussi une campagne de sensibilisation ont notamment permis à l'Etablissement Français du Sang d'inscrire 800 nouvelles personnes sur le registre des donneurs de moelle en Basse Normandie.